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Sandra Nkaké, Artiste pluridimensionnelle


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Flashmag ce mois voyage de Miami à Paris, sur un air de jazz and blues, pour faire la rencontre, d’une artiste pluridimensionnelle, Sandra Nkaké, musicienne, lyriciste, et actrice, est notre invitée. Dans les lignes qui suivent-elles nous donne un meilleur aperçu de sa personne et de son art.

Flashmag : Salut Sandra, c’est un réel plaisir pour Flashmag, de vous avoir comme invitée. Le temps de cet entretien notre tribune est la vôtre. De prime abord nous aimerions faire une introduction lapidaire de l’artiste que vous êtes… vous êtes d’origine Africaine, Née au milieu des années 70 à Yaoundé capitale du Cameroun très tôt vous émigrez en Europe, à 20 ans le public vous découvre sur les planches lorsqu’ en 1994 vous jouer dans la pièce : Les Sorcières de Salem, d'Arthur Miller, dans une mise en scène de Thomas Ledouarec, comment en êtes-vous arrivée là, c’est quoi l’élément catalyseur de votre rentrée dans le monde des arts ?

Sandra Nkaké : Tout d’abord, je suis ravie à mon tour de cette rencontre. Concise je vais tâcher d’être (rires !). L’élément catalyseur…Y a-t-il un ou des éléments ! Des moments, des rencontres. Je crois que c’est un peu tout ça. Une envie depuis toute petite de faire un métier, de faire quelque chose qui me mettrait en contact avec autrui, qui me permettrait d’être relier avec

d’autres âmes ! J’aime écouter les histoires et les parcours de vie. J’aime la littérature, la peinture, la musique, la danse… Toutes les formes d’expression qui proposent des portes vers l’individu. Médecin, journaliste, professeur d’anglais… ? Je ne savais trop, alors je me suis inscrite à La Sorbonne. La deuxième année de mon DEUG, chantant tous les jours ou presque, à tue-tête dans les couloirs, une amie m’a lancé un défi : elle connaissait un groupe qui cherchait un chanteur ou une chanteuse ! Je suis allée passer l’audition et c’est le début… Donc oui il y a un moment, le moment où quelqu’un croit en d’autres possibilités pour vous, et le moment où vous faites confiance ! Rencontre avec plein de musiciens et musiciennes de styles différents, rencontres avec des comédiennes, des metteurs en scène, des scénaristes, des acrobates…En fait j’ai eu la chance de croiser la route de différents corps de métier, et différentes personnes qui partageaient ce gout du travail « grégaire » !

Flashmag : Entre les planches du théâtres et la scène musicale il n’y a qu’un pas que vous franchissez allègrement, vous affuterez vos armes dans la musique en collaborant avec pas mal de musiciens de l’underground parisien dont Gérald Toto, China Moses, Juan Rozoff, Tony Allen, Julien Lourau, Troublemakers, Nouvelle Vague, Booster, Ji Mob PUSH UP! Et bien d’autres Le premier pic de votre carrière musical intervient en 2008 lorsque vous sortez votre premier opus Mansaadi cet album vous permettra de faire une tournée de plus de 200 concerts à travers le monde avec des stop en Afrique et au Brésil, que signifie pour vous cette période de votre carrière ? Quels souvenirs en gardez-vous ?

Sandra Nkaké : commencer à écrire ses propres chansons, les essayer dans un club de 5 personnes, puis 100, puis 200 ! Puis beaucoup plus. L’enregistrement du premier album s’est fait dans une énergie ou studio et concerts se croisaient sans cesse. Un album est comme un polaroid de soi au moment où on le fait. J’aime « Mansaadi », il me ressemble en 2008 (rires à nouveau !). C’était la première fois que je pouvais prendre des décisions pour créer la première pierre de mon chez moi artistique. J’aime le travail collectif dans ce qu’il permet à chacun d’entrevoir des pistes personnelles. Je garde des souvenirs émerveillés devant l’accueil que nous avons reçu au Brésil, au Burundi, au Malawi, au Zimbabwe, à Douala (au Cameroun). Le public reçoit ce qu’on lui donne sans se soucier d’une étiquette, et ça donne des ailes.

Flashmag : à votre avis dans la genèse de votre carrière musicale et votre style, quels sont les artistes qui vous ont le plus influencés ? S’il fallait définir votre style musical qu’en diriez-vous ? En outre de quoi vous inspirez vous plus, dans la confection de vos œuvres ?

Sandra Nkaké : La musique est mon expression, les chansons sont mes outils pour parler de ce que je vois autour de moi. Elles permettent d’exprimer des sentiments sur ces moments de la vie où l’on doit faire des choix. Quand j’écris une chanson je vois d’abord une situation, une ou plusieurs personnes alors viennent les mots, et la musique est l’expression de ce que ces personnages traversent. « Nothing For Granted » mon deuxième album que j’ai co-écrit/composé/réalisé avec Ji Drû, est dans ce sens. Ce qui me plait chez un artiste c’est d’avoir l’impression qu’il me propose une ballade dans son univers. Donc je me soucie peu du style, par contre ce qu’il dit m’importe. Quant à mon style, je ne sais pas, je fais ce qui me traverse les oreilles et le cœur. J’essaye d’être au plus près de ce que je sens.

Flashmag : l’artiste est une véritable témoins de la société on vous a ainsi vu prendre fait et cause pour les sans-papiers lorsque vous vous êtes associée En avril 2009, avec d'autres artistes dont Rodolphe Burger, D’de Kabal, Jacques Higelin, et Spleen… pour produire un disque collectif portant le nom « les Amoureux au ban public », en référence à une association qui combat les expulsions de couples binationaux dont l'un des conjoints est un étranger en situation irrégulière. Sandra est-elle une artiste engagée ? De plus véritable globe-trotter que pensez-vous de la situation des émigrés à travers le monde notamment avec la crise globale qui entraine le regain des égoïsmes nationaux, surtout envers les africains dans les pays comme, La France, l‘Italie, la Grèce, voire plus récemment Israël ou plusieurs refugiés furent expulsés il y’a quelque temps ?

Sandra Nkaké : Certes. Il ne fait pas bon être « autre » quelque part, où que l’on soit sur cette terre. C’est pareil sur tous les continents et de tous temps, et malheureusement ça fait partie de la nature humaine. Mais il ne faut pas pour autant passer sous silence les personnes, associations et autres ONG qui ont pour vocations d’aider les autres et ce sur plusieurs terrains : OnuSida, Amref, Ecole Instrument de Paix…C’est d’ailleurs pour cette raison en partie que je suis très heureuse de faire partie de « Plus D’Afrique » émission de Canal+ Afrique, présentée par Robert Brazza et animée par Maryse Ewanje-Epée, Mamane et Bibi Tanga ! Nous essayons modestement de mettre en valeur les talents, les créateurs, les entrepreneurs AFRICAINS !

Flashmag : Tout au long de votre carrière artistique si l’on considère, que la musique est devenue votre art principal, vous n’avez pas néanmoins cessé de faire des incursions dans le 7eme art et le théâtre vous avez joué, plus récemment dans les films King Guillaume de Pierre-François Martin Lavalen 2009 et en 2011Toi, moi et les autres de Audrey Estrougo ; tandis que la dernière fois que l’on vous a vue sur les planches du théâtre c’était,en 2005 avec Fantômas revient de Gabor Rassov, dans une mise en scène de Pierre Pradinas, pièce jouée au Théâtre de l'Union, et au Théâtre de l'Est parisien… en quoi la comédie à telle contribuer à définir l’artiste que vous êtes aujourd’hui ?

Sandra Nkaké : Ah, j’aime l’humanité, j’aime les histoires… et nous avons la chance d’avoir plusieurs disciplines pour véhiculer toute la complexité et la richesse des sentiments humains. J’espère pouvoir trouver du temps pour d’autres projets théâtraux ou cinématographiques. Flashmag : 2012 est une autre année qui compte pour vous car le 20 mars dernier vous avez sorti votre second album "Nothing For Granted" sous le label Jazz Village/Harmonia Mundi. Un album dont vous avez écrit les paroles et composer la musique avec votre acolyte de toujours le flutiste Jî Drû. De quoi vous êtes-vous inspirée pour réaliser cet opus quel est votre public cible et quel message vous aimeriez passer à travers cette œuvre ?

Sandra Nkaké : Le fil rouge de ces chansons, de ce deuxième album c’est qu’il faut se battre pour affirmer sa personnalité, ses choix. Que ce n’est pas toujours facile mais que si on n’y prend pas garde on a vite fait de passer à côté de sa vie. Nous y parlons de destins individuels, mais aussi de choix collectifs, car on n’oublie pas que nous sommes tous connectés les uns aux autres. Rien n’est acquis ! Alors il faut se dépêcher de manger la vie et de ne pas oublier les plaisir simples d’une ballade en forêt, d’une lecture d’un polar, d’une sieste, d’un repas entre amis, d’un bon film !

Flashmag : parlant des majors compagnies de production et votre genre de musique certains estiment qu’elles sont un danger pour la survie de certains genres musicaux comme le vôtre qu’en pensez-vous ? Que pensez-vous de la fusion annoncée d’EMI musique, avec Universal music, restera-t-il encore assez de place pour des producteurs indépendants ?

Sandra Nkaké : Il y aura toujours du public pour la musique indépendante, on le constate à chaque concert ! La question est : sous quelle forme l’échange de cette musique « indépendante » se fera t- il dans les 10 prochaines années ? En outre, de plus en plus d’artistes produisent eux même leur musique et la vendent eux même et s’en sortent très bien !

Flashmag : vous venez d’être élue "révélation de l'année" aux Victoires du Jazz 2012, dont la cérémonie s'est déroulée le 26 juillet à Marciac, que représente ce prix pour vous ? Que répondre à ceux qui pensent qu’une révélation parait un peu tardive car vous avez déjà fait du chemin malgré tout ?

Sandra Nkaké : Ce prix je le reçois comme le signe du soutien d’une démarche artistique. Je travaille avec une petite équipe et nous essayons, à toutes les strates (production, réalisation, direction artistique, booking et management) d’être une petite entreprise où tout le monde a sa place et est traité d’égal à égal. On partage le moins et le plus !

Flashmag : au moment de clore cet entretien avez-vous une mention spéciale à l’ endroit du public ? Quel est votre agenda des jours à venir ? Une série de concerts ? Des projets de collaboration?

Sandra Nkaké : Je dirais que je me sens chanceuse que d’autres humains s’intéressent à ce que j’ai à dire et le propage. Et…. J’ai la chance d’avoir une super équipe avec qui je m’éclate sur scène. Alors si vous êtes dans les parages quand nous jouons, « be our guests » ! Nous serons en concert sur l’Ile de La Réunion le 29 septembre pour le festival KalooBang, puisà La Cigale le 13 octobre pour le Festival Ile de France, Factory. Et en tournée tout l’automne et tout l’hiver, jusqu’à mi 2013 au moins. Toutes les dates sont sur mon site : www.sandrankake.com

Flashmag : Sandra Nkaké Flashmag et son lectorat vous remercient vous cet entretien cordial

Sandra Nkaké Excerpts Album Nothing for -Like a buffalo

Entretien réalisépar Hubert Marlin Jr.

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