Il est impératif d’arrêter d’accuser les africains dans l’histoire de l’esclavage
Certains auteurs africains comme Leonora Miano, estiment que les africains n’ont pas à rougir d’avoir contribué activement au commerce triangulaire, ils devraient se comporter, comme les allemands qui ont depuis accepté leur part de responsabilité dans le Nazisme. Une posture sordide qui une fois de plus place les noirs dans un exercice d’autoflagellation qui ne sert que la philosophie de domination occidentale sur l’Afrique et les Afro descendants, l’horreur ne saurait être blanche mais nègre en général, car rien qu’un peuple de sauvage et d’idiots aurait vendu les siens en esclavage pour de la pacotille. Pourtant bien même quand l’on serait indigène l’amour de ses semblables n’est strictement lié à son degré de développement social, économique. Même si la misère peut déshumaniser, Les africains pendant la période d’esclavage sont plutôt comme les juifs, pendant la période Nazi, car en Afrique comme dans la communauté juive d’Europe dans les années 30 et 40 on a trouvé des cas épars de juifs qui ont contribué à l’horreur par ignorance ou par crainte de représailles, mais cela ne fait pas de tous les juifs, des collaborateurs par excellence des crimes Nazi comme on a tendance à faire des africains, des collaborateurs par excellence de l’esclavage. Comme les juifs collaborateurs, qui ne savaient pas souvent, ni l’existence des camps de concentration, ni encore de ce qui s’y passait, les africains qui auraient collaboré ne savaient pas non plus ce qui se passait au-delà de l’océan. Les traîtres il y en aura toujours et ce n’est pas une raison pour jeter l’opprobre sur toute une communauté qui de nos jours continue de souffrir des conséquences de l’esclavage.
Les accusations gravissimes portées envers la communauté africaine par une certaine classe, est une tentative odieuse de manipulation des faits historiques, une tentative malsaine de dédouaner ceux qui ont systématisé et pérennisé ce commerce ignoble, pendant 500 ans; faisant des profits inestimables. La criminalisation des victimes est une logique très en vogue dans la tactique de défense de l’occident. Combien de fois aux États-Unis ou en France des victimes de racisme et de violence policière sont présentées dans les médias comme des criminels qui méritent bien ce qui leur serait arrivé, alors que dans les règles de la justice un crime ne justifie pas un autre crime.
On a souvent occulté le début de l’esclavage que l’on place en droite ligne avec le voyage de Christophe Colomb dans les Amériques en 1492, pourtant même dans cette expédition espagnole il y a avait déjà des marins noirs descendants des maures tout comme des noirs qui avaient été capturés en Afrique et vendus en esclavage par les arabes en Espagne à partir du 7e siècle.
Les arabes en effet commencèrent à écumer les côtes africaines à la recherche des esclaves dès le 7 siècle, sous la forme de prosélytisme religieux. Aussi il est important de noter que les pays plus au sud où l’islam n’était pas répandu, n’ont jamais été facile à soumettre à l’esclavage, la plus grande collaboration de noirs si on peut utiliser ce terme, est liée au prosélytisme religieux. Avant la bulle papale de Nicola V, le 8 janvier 1454 le pape catholique qui mourut à peine un an plus tard, les musulmans avaient compris que le commerce de la foi pouvait manipuler la conscience des individus.
L'esclavage était une institution exclusivement raciste qui s'est appuyée sur la religion pour se rependre comme une trainée de poudres moins on était négroïde plus on avait les chances d’échapper, aussi les pays comme le Soudan et la Mauritanie, l'esclavage pratiqué était fait par les populations arabophone et musulmane à la peau quasi blanche celles ci se chargeaient de kidnapper les populations essentiellement noires en Gambie au Senegal et au Sud du Soudan actuel pour cet odieux commerce, la guerre entre le nord et le sud du Soudan, tout comme l'esclavage qui semble perdurer en Mauritanie date de cette période là . Pareillement plus au Sud dans le Cameroun, l’animosité entre arabe Choas et Kotoko qui de nos jours continue est strictement liée au au kidnapping séculaire des arabe-choas des populations noire Kotoko.
Des pans entiers de l'histoire méconnue des esclaves des africains sont pourtant connus quand on se donne la peine de chercher, aussi les differentes revolte des Zanj ces esclaves kidnappés sur le continent noir en 689, 694 et durant 14 ans de 869 à 883 sont pourtant bien établies dans les archives du Barhein et de l'Irak actuels, avec le siège et la prise de Basorah par ces esclaves sous le leadership d' Alî Ibn Muhammad, dit «le Maître des Zanj» (Sâhib al-Zanj), qui aura l' audace de creer un Etat independant avec les anciens esclaves et battant meme une monnaie pour ce faire.
l'Ethiopie quand à elle en dehors de la couleur de ses populations a réchappée aussi à cause de ses croyances séculaires car elle prouvait le contraire d'une Afrique ou Dieu était inconnu, et enlevait l'alibis de salvation des âmes par les esclavagiste blancs et arabes.
Cependant il convient de relever que l' Islam Africain directement inspirée du maraboutisme local s'est souvent insurgé contre la corruption du commerce esclavagiste aussi au Senegal l' imam de l'Adrar, lança en 1673 le mouvement des Toubenan ( terme dérivant deu mot wolof Tabwa qui signifit la "Repentance") avec pour objectif de lutter contre le despotisme et la corruption des notables locaux, qui contribuaient au commerce de la honte. Pendant plus d'un an, l'iman et son armée, réussirent à ramener de l'ordre dans la régions mais les souteneurs locaux de l'esclavage une fois de plus reçurent le soutient les négriers occidentaux qui les fournirent en armes et en mercenaires pour repousser ce mouvement qui menaçait leur intérêt économique. Le mouvement sera vaincu lorsque le leader du mouvement Toubenan l' imam de l'Adrar Awbek Ashfaga de la tribu Banu Dayman, qui plus tard se fera appeler Nasir al-Din « Protecteur de la foi » mourut dans une bataille contre les guerriers Hassan qui avaient a leur tete Heddy le futur Vizir de l’émirat de Trazas. Certains guerriers Toubenan seront fait prisonniers et déportés en esclavage vers les Amériques ou ils contribueront à plusieurs autres révoltes dans le "nouveau monde" .
Les accusations vont souvent encore plus loin lorsque l’on parle des contreparties payées dans ce commerce odieux. On a coutume d’entendre çà et là, des aberrations racistes. Les africains auraient reçu en échange de la pacotille pour vendre les leurs. comment est -il possible qu’ un peuple qui savait produire des minéraux rare comme l’or le diamant s’est fait berner par de la pacotille, la production métallurgique de l’Afrique au sud du Sahara pré date celle de l’Europe de plusieurs siècles pourtant, et mieux il existe des registres qui détaillent avec minutie l’activité de ce commerce sur les côtes africaines, tous les livres comptables relatifs à ce commerce n’ont nullement prouvé qu’il y avait eu une côte part reversée aux esclavagistes africains pour la vente des esclaves. Dans ces livres comptables, les cargaisons d’esclaves sont scrupuleusement répertoriées le nombre au départ le nombre à l’arrivée, et la vente des esclaves, et ceux les ayant acheté, le coût de location des bateaux négriers et le salaire des marins mercenaires et le profit des armateurs, et bien d’autre détails poignants comme le nom donné aux esclaves leur sexe et leur âge approximatif et leur origine. Comment un partenaire essentiel dans le commerce comme l’africain esclavagiste ne figure pas dans les livres comptables de cette période ?
L’histoire du vainqueur, qui est la mieux répandue, ne mets en pas en avant les combats épiques qu’il y a eu contre l’invasion des hordes esclavagistes sur les côtes Africaines. A chaque fois l’on a tendance à dire que les occidentaux sont arrivés et ont pris hommes femmes et enfants sans qu’il y ait eu la moindre résistance mais plutôt collaboration par corruption. Une menterie manipulatrice, car aussi bien sur le continent, que dans les Amériques, et dans les mers pendant le trajet; il y a eu des révoltes farouches qui ont souvent laissées sur le carreau les esclavagistes. Certaines batailles épiques ont filtré des archives malgré tout.
En ces années d’esclavage, la côte ouest africaine était une zone de guerre ou les villages étaient constamment incendiés et pillés aussi bien par les mercenaires négriers que par les populations locales qui pratiquaient la technique de la terre brûlée, refusant de céder leur récolte, leur bétail ni encore moins leurs congénères, ils incendiaient tout ce qu’ils ne pouvaient pas transporter et se réfugiaient dans les tréfonds de la foret, une fois qu’ils avaient eu vent de la présence de l’ennemi.
Il y un autre fait pertinent qui n’est jamais précisé les mercenaires africains enrôlés dans l’armée esclavagiste étaient en général issus des contrées différentes et parfois même étaient nés en Europe, descendants des premiers esclaves vendus par les arabes en Europe depuis le 7e siècle. Aussi comme dans l’armée coloniale plus tard les colons esclavagistes s’employaient à avoir des noirs des autres pays combattre avec eux contre les noirs des contrées où ils n’avaient aucun lien ethnique. Quand on sort de l’émotivité qui enlève souvent tout jugement rationnel on doit se poser la question de savoir si les esclavagistes locaux pouvaient continuer à vivre sans craintes avec les parents de ceux qu’ils auraient vendu en esclavage ? Logiquement il devait y avoir des représailles à moins que l’on estime que les familles aussi étaient contentes de se séparer si violemment de leurs membres. Cette hypothèse en tout cas, tant à prouver que les esclavagistes étaient en général, des étrangers qui venaient accomplir leur sale besogne et s’en allaient après .
Le déclin de tous les empires africains a commencé vers le 15e siècle avec le début de l’esclavage intensif. Entre le 7e et le 15e siècle, l’Afrique n’était pas enclavée mais plutôt une place forte du commerce transsaharien, Afro- asiatique, et Mediterraneens, la Sicile avait meme des relations diplomatiques avec le Mali qui était premier producteur mondial d’or, de cuivre et de sel.
La philosophie anti esclavagiste n'est pas non plus étrangère à l'Afrique la charte Mandingue de 1222 déjà exhortait au respect de la vie des autres et à la fin du travail servile.
L’histoire sait se répéter, l’Etat Islamique ou Boko Haram que l’on connait aujourd’hui avaient leur jumeau en le Royaume d’Oyo, qui devint une plaque tournante dans le commerce de la honte, les esclavagistes blancs et arabes firent de ce royaume musulman leur base une zone où ils pouvaient commercer en paix relative. Oyo était un outil de leur relation internationale avec l’Afrique. Ce fort esclavagiste, disparu avec la fin de la traite négrière.
A tort on a souvent accusé la noblesse africaine d’avoir contribué au commerce immonde et encore que s’il y a eu, des cas isolés de trahison dans leur plus grande majorité les dignitaires africains ont payé le prix lourd et s’y sont farouchement opposés à la déportation de leur compatriotes, dans la logique où aucun roi ne peut régner sans peuple.
En 1526, le roi du Kongo Nzinga Mbemba constatant le déclin en nombre de la population de son royaume, envoya une lettre de protestation au Roi du Portugal, où il stipulait que : - « Chaque jour, les mercenaires esclavagistes kidnappent notre peuple. Les enfants de ce pays, fils de nos nobles et vassaux, y compris les membres de notre propre famille, la corruption et la dépravation que cette activité entraine a entièrement dépeuplée notre terre »
En 1655, Aqualtune une princesse du Kongo mena une troupe de 10 000 hommes durant la bataille de Mbwilia qui opposa le royaume du Kongo au Portugal. Suite à la défaite du Kongo, Aqualtune fut déportée au Brésil. Aqualtune devint l’une des figures de proue de la création des communautés noires libres(Quilombo) qui contestaient l'autorité impériale du Portugal au Brésil jusqu'à la fin de la période coloniale au 19e siècle .
Les populations africaines n’étaient pas en reste, elles ont souvent défait les milices esclavagistes qui, il faut le rappeler ne venaient pas en Afrique faire du commerce mais plus tôt faire la guerre pour profit économique.
En 1751, au moment de son départ, le Willingmind, battant pavillon britannique, en mouillage sur un fleuve de Sierra Leone, connaît une rébellion épique, le bateau est pris et incendié par les captifs qui regagnent les côtes africaines.
En 1767 : Après 4 jours de navigation, les déportés du navire britannique L’Industry, destinés à être vendus en Caroline, massacrent l’équipage, prennent le bâtiment et remettent le cap sur l’Afrique. Ils réussissent à échouer le bateau et à regagner le rivage de la Sierra Leone.
En 1770 : L’Ave Maria, en partance pour la Guadeloupe, est pris d’assaut par les populations de la côte ouest africaine qui libèrent les captifs et épargnent la vie de l’équipage.
En 1769 : Alertés par les coups de feu tirés à bord du Nancy de Liverpool, qui vient de lever l’ancre, les populations riveraines de New Calabar dans le Nigeria actuel, partent en pirogue porter secours aux personnes en captivité dans le bateau. La lutte est victorieuse et les indigènes qui étaient destiné à l’esclavage regagnent le continent. (Cf. : www.nofi.fr).
Ces faits sont connus aujourd’hui car ils ont été répertoriés par les propriétaires des navires qui bien sûr prenaient la peine d’assurer leurs biens, et pour qu’ils touchent leur assurance, il fallait bien qu’ils enquêtent pour étayer les circonstances dans lesquelles leurs navires avaient disparu, et parfois il y eut des procès lorsque les assureurs étaient réticents à payer, ces procès ont aussi laissé des traces dans les archives.
Un peuple qui ne garde pas la mémoire du passé et se projette dans l’avenir sans vision basée sur ses expériences antécédentes est vouée à la commission des mêmes erreurs. Aujourd’hui beaucoup observent ce qui se passe en Afrique sans rien comprendre, pourtant ces hordes de terroristes qui indéniablement ont le soutien des mêmes forces qui jadis plongèrent le continent dans un âge de ténèbres sont de retour, le tandem morbide arabo musulman allié à l’ occident capitaliste , est de retour avec de nouveaux atours et le même objectif, infligeant souffrance et désolation dans le continent, pour la domination, la spoliation et l’exploitation servile. Il est possible que dans 100 ans comme cela fut le cas, l’histoire sera écrite en imputant le terrorisme actuel aux africains, qui sont pourtant les premières victimes et qui autant que faire se peut le combatte ardemment n’en déplaise au président français qui estime que c’est la France elle seule en prenant ses responsabilités qui est en train de réussir le pari de mettre hors d’état de nuire Boko Haram. Dans ce contexte il est évident qu’il y aura bientôt plusieurs qui soutiendront une fois de plus la thèse de l’africain foncièrement mauvais pour son prochain et incapable sans le blanc de réussir quoi que ce soit. Et comme à l’accoutumé, ils essayeront d’en faire un logique généralisée, pourtant l’Afrique c’est plus d’un milliard d’âmes et les groupuscules islamistes comme Boko Haram, ou Ansar Dine, c’est quelques milliers d’hommes du nord au sud.
Quand les Afro descendants des Amériques semblent montrer du doigt leur contre part africaine sur leur collaboration supposée dans ce commerce odieux, ils oublient très vite qu’ils sont en train de faire la politique de ceux qui jadis oppressèrent leurs ancêtres. Si l’Afrique avait grandement pris part à ce commerce elle se serait aussi enrichie d’une manière ou d’une autre, à moins que bien sûr on estime par mesquinerie raciste que les africains vendaient leurs propres frères à perte étant donné l’idiotie liés à leur couleur. Si le pouvoir esclavagiste a pu imposer la terreur et mater des esclaves qui en général étaient plus nombreux que les colons blancs pendant les siècles qu’est ce qui prouve qu’ils n’ont pas aussi imposé par la terreur ce trafic odieux en Afrique pendant des siècles ?
Les luttes pour les indépendances prouveront plus tard que l’Afrique dans son entièreté n’a jamais accepté de vivre sous le joug occidental. Les occidentaux pendant la période coloniale ont su utiliser les mêmes méthodes, employant les corps expéditionnaires étrangers au pays d’occupation dans leur armée coloniale pour combattre les indépendantistes. C’est ainsi qu’au Cameroun c’est les corps expéditionnaires Tchadien et Centrafricain qui furent employés pour mater la rébellion de Yaoundé le 25 Mai 1955. Ce jour-là les camerounais désabusés par un énième affront décidèrent de revendiquer justice pour le crime crapuleux d’un garçon de course camerounais par son patron blanc, ils périront par centaines hachés par les coups de fusils des mercenaires tchadiens et centrafricains payés par l’administration coloniale. Les colonialistes ont toujours su jouer les intérêts des uns contre les autres divisant et opposant pour manipuler à souhait.
Il est impératif de comprendre que l’on ne peut pas accuser l’Afrique de n’avoir pas été une société parfaite ou les voleurs les traîtres et le menteurs n’auraient jamais dû exister, aussi les retrouvailles entre africains et afro descendants sont parfois dramatiques, imaginez un seul instant une mère qui ayant perdu ses enfants et ayant souffert le martyre dans leur perte, se voit accusée par ces memes enfants de vente et de collusion avec l'oppresseur une fois qu'elle les retrouve, ceci devient une seconde séparation tout aussi poignante et dramatique, et cette torture morale fait penser que certains veulent vraiment hériter de la place de l’oppresseur blanc.
En outre quand les mêmes Afro descendants accusent les africains de collaboration ils oublient que même dans les Amériques il y a eu des cas de collaboration ignoble. Certaines communautés noires des Amériques notamment celle des cimarrons composés en majorité des noirs qui jadis peuplaient l’Europe les uns par immigration séculaire datant de l’époque romaine, les autres par l’esclavage arabe qui les y déporta à partir du 7 e siècle. Les Cimarrons qui avaient été déportés de force vers les Amériques par l’Espagne et Olivier Cromwell à cause de la negrophobie du siècle de lumière, se constituèrent en communautés refusant l’esclavage, ils finirent néanmoins par collaborer avec les fermiers esclavagistes acceptant de chasser et de ramener les esclaves en fuite vers leurs maitres blancs pour vivre en paix avec ces derniers. Hélas ces accords avec les fermiers esclavagiste ne durèrent que le temps de quelques saisons, car à la fin ils firent envahis par les armées occidentales et forcés en l’esclavage.
De même il existe des cas où des afro américains disposaient aussi des esclaves en dehors des histoires de noirs affranchis qui rachetaient la liberté de certains de leur proches, il y a aussi hélas des noirs assez fortunés qui achetèrent des esclaves pour des raisons capitalistes, et contribuèrent même à la vente de leur semblables. Aussi R.Halliburton Jr dans ses recherches prouve que les Noirs libres ont possédé des esclaves "dans chacun des treize états originaux de la confédération américaine, et plus tard dans chaque état où l'esclavage était toléré," en tout cas selon les archives, Anthony Johnson et son épouse Mary tous deux noirs saisirent la cour en Virginie en 1654 pour obtenir les services de leur serviteur dans un contrat à vie, un jeune homme noir, nommé John Castor.
Et mieux selon les mêmes archives pendant un certain temps, les Noirs libres pouvaient même « posséder » les services des servants blancs en Virginie. A Boston en 1724 Plusieurs Noirs libres possédaient des esclaves, tout comme dans le Connecticut en 1783. En 1790, 48 personnes noires vivant dans le Maryland possédaient 143 esclaves. Nat Butler un noir, grand agriculteur dans le Maryland "régulièrement achetait et vendait des nègres dans le sud des Etats unis".
Plus tard en 1865 pendant la guerre de Secession, qui opposa le Nord au Sud des Etats-unis, plusieurs soldats noirs s’engagèrent dans l’armée des Etats confédérés esclavagistes qui combattait l’armée de l'union du Nord abolitionniste, car être soldat était source de revenus non négligeables, les archives citent par exemple le cas de Luke Hebron l 'un des fondateurs de la ville des esclaves affranchis de Sugarland située au Nord Est des Etat unis dans le Maryland, qui s'engagea avec l’armée des Etats confederés du Sud, qui recrutaient des soldats noirs à Rockville dans le Maryland en plein Nord. Un paradoxe qui met en lumière la complexité de l'histoire de l'esclavage. un noir affranchi vivant dans le Nord combattant pour l’armée sudiste raciste et esclavagiste. Cependant il y a pire, car à Natchez dans le Mississippi en 1860 des dizaines de milliers d'esclaves affranchis moururent dans les camps de concentrations tenus par l’armée de l'union qui disait pourtant lutter contre l'esclavage et ses traitements inhumains.
L’histoire du monde prouve que des traîtres et des brebis galeuses, il y en a eu sur les 4 coins du globe et en tout temps, cependant lorsque certains Afro américains, Afro anglais, Afro français, ou Afro hollandais, reconnaissent que l’esclavage malgré le racisme qu’ ils subissent dans leur pays respectifs, leur a permis d’avoir un niveau de vie supérieur à celui de leur contrepartie africaine, il n’est pas illogique de dire à ceux qui sont devenus Français, Américains ou Canadiens, que, en endossant ces nationalités, les facilitées et privilèges qu’ils reçoivent dans la vie, sont aussi le fruit de l’esclavage. Si certains logiquement répondront qu’ils y ont droit, puisque leurs ancêtres en ont souffert, ils oublient que certains de leurs ancêtres pour rien au monde, n’auraient jamais rien accepté des maitres blancs, combien iraient diner la table de leur meilleur ennemi ?
Quand on hérite d’une nationalité il faut savoir que désormais on porte aussi les péchés de cette nation même si on ne choisit pas toujours de naître à un endroit ou dans un autre, et pire pour les africains qui nés dans le continent s’acharnent une fois en occident à endosser la nationalité de ceux qui jadis commirent des crimes contre leur peuples, alors qu’ ils ont le choix de ne pas le faire, ils deviennent aussi redevables aux yeux de la justice naturelle des crimes commis par leur illustre pays d’accueil. On ne peut qu’interpeller l’histoire quand on sait que n’eut été la collusion de certains des leaders d’opinion de la cause noire en occident, leaders qui ont conduit leurs congénères dans les maisons en feu, l’alternative d’avoir des pays indépendants était possible, sans pour autant retourner en Afrique. Aussi bien au Brésil, où les Quilombos fondés par les esclaves rebelles étaient assez grands et influents pour fonder des Etats indépendants , en Martinique, où Césaire vota contre l’indépendance de la Martinique le 19 Mars 1946, aux Etats-Unis, où le mouvement qui prônait une séparation des noirs des blancs avec l’espoir de fonder une nation noire sous la bannière noire verte rouge fut très vite submerger par les intégrationniste dont Martin Luther King devint la figure de proue dans les années 60. Certains noirs de la diaspora à un moment dans l’histoire ont eu l’opportunité d’avoir leurs propres états mais ont choisi de dormir dans le même lit avec leur ennemi et aujourd’hui avec le brassage des populations certains sont tout autant descendants des pires esclavagistes blancs que de noirs ayant souffert le martyre pendant la période d’esclavage, et à la fin quelle mémoire devrait -il honorer ?
la question leur est posé, mais la réponse ne peut être que la leur ; au moment où l’on parle de réparation ne serait-il pas normal que ce soit la terre qui a souffert les plus grandes pertes dans les affres de l’esclavage, le travail forcé de la colonisation qui clama elle aussi des millions de vies, et qui continue à souffrir du sous-développement chronique, en guise de conséquence directe qui reçoive réparation, ne fusse-t-elle symbolique, avec en premier la reconnaissance par les instances mondiales de l’esclavage comme crime contre l’humanité, car toute réparation idéale de cette horreur est impossible car jamais on ne pourra remonter le temps, pour redonner la vie et le sourire à ces millions d’ âmes qui furent arrachées de leur terre, périrent durant le trajet de l’impossible et souffrirent des sévices innommables dans des contrées lointaines. Trahison locale ou pas, les choses sont telles qu'il y aurait eut esclavage de toutes les façons, car la force dominant par le mal en avait décidé ainsi.
Par Hubert Marlin Elingui Jr.
Journaliste Ecrivain